Les nausées et les vomissements pendant la grossesse c'est normal ?

Avoir des nausées et vomir pendant la grossesse « c’est normal »

L’idée que j’en avais, enceinte en 2001 puis 2004 c’était « oui bien sûr », « un mal pour un bien », « il faut faire avec ». Alors… j’ai fait avec… j’ai perdu près de 10 kilos, j’ai vomi parfois toutes les heures du jour et de la nuit, pendant plusieurs semaines. Et je me disais « c’est normal ». J’en ai bien parlé aux médecins qui me suivaient, ils m’ont à peine écoutée, ne se sont pas inquiétés une seule seconde de cette perte de poids et m’ont prescrit des médicaments sans aucun effet. Et mes grossesses se sont passées avec cela en tête.

« C’est normal »… et c’est aussi une maladie !

Après la naissance de mon dernier enfant, je suis devenue doula. En 2010 une de mes amies (doula) me raconte ce qu’elle vit, j’entends alors pour la première fois ce mot : hyperémèse gravidique.

Et j’écoute mon amie, et je vois qu’elle vit un enfer… et je me rends compte que moi aussi j’ai vécu ça. Pas autant, pas si fort, mais pas loin. Des nausées et vomissements incoercibles, qui altèrent profondément la vie quotidienne. Alors oui c’est « normal », dans le sens où c’est habituel, mais autant de souffrance ne l’est pas et cette maladie doit être pris en charge !

Je découvre que cette maladie touche énormément de monde, que les traitements sont en France de l’ordre de l’inexistant (alors que dans des pays comme le Canada ou les États-Unis des médicaments efficaces sont disponibles).

C’est « normal »… et il existe des moyens pour aller mieux

En 2018, l’association HG est créée, j’en entends parler quelques mois plus tard. J’ai l’immense plaisir d’échanger au téléphone avec Audrey, une des 2 cofondatrices.  Je l’invite à tenir un stand lors des prochaines Journées Des Doulas.

Me rendre compte a postériori de mon vécu n’est pas évident, mais m’engager en tant qu’ambassadrice de l’asso HG l’a été pleinement ! Mon investissement est à la hauteur de la disponibilité qu’il me reste au milieu de mes multiples engagements. Cependant je ne peux pas faire autrement, et je vois que nombreuses sont les femmes touchées qui rejoignent à leur tour cette association, pour les mêmes raisons. Cette maladie je l’ai subie sans même savoir qu’elle existait… et du coup je l’ai ignorée. Faire partie de l’asso HG me permet de visibiliser ce vécu.
J’ai choisi d’être ambassadrice pour soutenir cette association qui se bat pour que ces symptômes soient enfin écoutés, pris en compte, soignés, que la maladie soit enfin reconnue en France (il faudra attendre pour cela 2022 pour qu’elle apparaisse dans les recommandations officielles de la Haute Autorité de Santé).
Quel travail, quelle motivation pour toute l’équipe assoHG qui chaque jour apporte du soutien aux femmes touchées par cette maladie et à leur entourage. Alors que la grande majorité des gens et même des soignant·es, au mieux l’ignore, et le plus souvent la psychologise, voire s’en moque…
Des bénévoles qui œuvrent chaque jour en partenariat avec des soignant·es averti·es, qui comprennent, qui cherchent, qui savent, qui font tout pour soulager ces maux.

Merci chère assoHG. Continuez à vous mobiliser. Cela porte ses fruits !

Oui les nausées et vomissements, c’est habituel, mais non ce n’est pas « normal » d’être ignorée quand on les subit.

En ce 15 mai 2024, journée internationale de sensibilisation à l’hyperémèse gravidique, je fais alors le vœu que plus aucun·e soignant·e n’ignore ce qu’est l’HG, que la recherche médicale se poursuive, que les patient·es soient vraiment soulagé·es de leurs maux, bien trop souvent insoutenables.